Séville : Les monuments classés au patrimoine de l'humanité

La Giralda et la cathédrale

La Giralda et la cathédrale

Séville - Province de Séville

© Olatravel

Patrimoine de l’humanité

Trois des plus importants monuments de Séville sont inscrits au patrimoine de l’humanité par l’Unesco depuis 1987, la cathédrale et son clocher - la Giralda -, les Alcazars royaux et leurs jardins et les archives des Indes.

La Giralda et la cathédrale

Pendant la période almohade, la croissance de la population et l’importance politique et religieuse de la ville obligent à bâtir une nouvelle mosquée. La construction commence en 1172 et se termine en 1182. Celle-ci étant complétée, à partir de 1184 par la construction d’un minaret de 82 mètres de haut, le bâtiment le plus haut d’Europe à cette époque. Les travaux se terminent en 1198 avec la mise en place de quatre boules verticales de bronze doré sur la partie haute de la tour.

En 1248, les chrétiens réussissent à conquérir Séville et à l’intégrer au royaume de Castille. À partir de cette époque jusqu’au début du XVème siècle, ce fut le bâtiment de l’ancienne mosquée principale almohade qui servit de cathédrale. Les chrétiens se contentèrent d’effectuer des aménagements intérieurs mineurs pour la transformer en église.

À la fin du XIVème siècle, le vieux bâtiment tombant en ruine, l’Église décide la construction d’une nouvelle cathédrale en lieu et place de l’ancienne… décidant de construire un bâtiment gothique tellement grand qu’il étonnerait le monde. Les travaux commencent 1403 par la destruction progressive des anciens bâtiments et se terminent rapidement, en 1507 ! Cela permet la construction d’une cathédrale homogène, exclusivement de style gothique, la deuxième plus grande au monde. La cathédrale possède cinq nefs et est orientée comme une mosquée, vers l’est. Elle ne possède pas d’abside et son plan est réellement rectangulaire.

Des annexes à la cathédrale, intégrées à celle-ci, furent cependant construites par la suite en utilisant d’autres styles. La salle capitulaire, la sacristie et la chapelle royale, construites entre 1528 et 1593, sont de style renaissance et quelques autres parties postérieures sont baroques.

Sur le côté de la cathédrale, le patio des orangers était la cour des ablutions de l’ancienne mosquée. Pensé comme un cloître lors de la construction de l’église gothique, mais ouvert sur la ville, il a toujours servi de place publique, un lieu de rencontre et d’échange au cœur de la ville.

L’ensemble est complété par la Giralda, le clocher de la cathédrale et le symbole de Séville, mélangeant les influences arabes et chrétiennes car l’ancien minaret fut bien sûr conservé comme clocher après la prise de la ville de Séville par les chrétiens. Quand il perdit ses boules de bronze dans le tremblement de terre de 1365, seuls des travaux simples pour réparer la partie supérieure ont été entrepris. Au moment de la construction de la cathédrale gothique, il fut décidé de conserver dans l’état la tour almohade, très semblable à certaines constructions au Maroc. Ce n’est qu’au XVIème siècle qu'a été modifiée la partie supérieure en style renaissance pour rajouter des cloches et une statue qui représente la foi sous forme de girouette qui tourne selon le vent. En espagnol, tourner se dit « girar » d’où le nom de Giralda alors donné à la tour.

La cathédrale gothique, le patio des orangers et la Giralda forment un ensemble exceptionnel inusuel et de toute beauté, dont la visite guidée doit être minutieuse. L’histoire de son emplacement et de ses bâtiments est aussi importante et insolite que celle de son intérieur, de ses trésors et des personnes qui y reposent. Parmi eux, Christophe Colomb, qui réussit à unir l'Europe et les Amériques, pour le compte de la Couronne de Castille, y repose depuis 1898 dans un tombeau monumental et plein de symboles.

Les Alcazars royaux

L’Alcazar de Séville est le plus ancien palais en activité d’Europe. Il est encore utilisé par la couronne espagnole pour les séjours de la famille royale et ses invités de marque dans la capitale andalouse. C’est un ensemble de palais et de jardins, entouré de murailles, situé à quelques pas de la cathédrale. Ses murailles le séparent du quartier de Santa Cruz. Il est construit sur le terrain de bâtiments romains et wisigoths.

Alcazar vient de l’arabe et signifie forteresse. Dans tout Al-Andalus, les alcazars étaient des palais fortifiés, sièges du pouvoir politique et militaire. Celui de Séville fut, dès l’an 720, le lieu de résidence du pouvoir local.

La construction originale comportait différents palais complémentaires rassemblés dans une même enceinte fortifiée. La partie la plus ancienne conservée de nos jours est de la même époque que la partie la plus ancienne de l’Alhambra. L’Alcazar a été agrandi et transformé de nombreuses fois au cours de son histoire, en particulier au XIIème siècle par les Almohades qui avaient fait de Séville leur capitale. Même si une très grande partie de l’ensemble paraît à première vue de cette époque, ce n’est pas le cas. De l’époque musulmane, il ne reste aujourd’hui que le Patio del Yeso, la salle de la Justice et les murailles.

Le reste des constructions est postérieur à la conquête de la ville par le roi de Castille, Fernando III en 1248. Les rois chrétiens convertirent l’alcazar en une de leurs résidences, le transformant, peu à peu, en construisant de nouvelles parties de style gothique (1254) et mozarabe (1364). Le roi Pedro I ordonna la construction d’un magnifique palais Mudéjar, principalement pour l’utiliser comme résidence privée. L’ensemble, bâtiments et patios, considéré comme une construction Mudéjar exceptionnelle, fut complété ensuite par une chapelle gothique et d’autres constructions et jardins.
Comme dans tous les palais d’origine arabe, les jardins et l’eau sont une partie fondamentale de l’Alcazar. Construits en terrasses, ils ont beaucoup évolué au cours des siècles mais ils conservent leur fonction traditionnelle : apporter fraîcheur, tranquillité et quiétude à l’extérieur, en créant des espaces de verdures et d’eau pensés comme des compléments aux bâtiments.

Les archives des Indes

Après 1492, Séville devint le seul port commerçant avec l’Amérique espagnole, tous les bateaux partaient et arrivaient dans le port de la ville. Cela entraîna une augmentation importante de l’activité de la ville.

A cette époque, les marchands utilisaient les escaliers de la cathédrale pour leurs activités, et même l’intérieur en cas de mauvais temps pour signer leurs contrats. L’Église essaya d’empêcher ces pratiques par l’emploi de vigiles ainsi que la pause de chaînes extérieures qui délimitaient les espaces. Mais n’arrivant pas à contrôler les marchands, elle en appela au roi Felipe II, qui décida la construction d’un bâtiment pour les commerçants. La construction du bâtiment de style Renaissance commença en 1584 selon les plans de Juan de Herrera. Situé entre la cathédrale et l’Alcazar, il fut inauguré en 1598.
Son usage comme chambre de commerce dura peu de temps puisque dès 1660, il fut transformé en Académie des beaux-arts puis, au XVIIIème siècle, en archives des Indes, sur ordre du roi Carlos III.

Pourquoi archives des Indes ? C’est le nom que portaient les colonies espagnoles d’Amérique à cette époque, nom venant tout droit de l’histoire de Christophe Colomb qui pensait traverser l’Atlantique pour aller en Inde mais qui, au passage découvrit, ou plutôt redécouvrit, le continent américain.

Toujours est-il que Séville et le pays avaient besoin d’un espace pour conserver l’ensemble des archives historiques que les échanges intenses avec les « Indes » avaient provoquées depuis leurs prises de contrôle par le royaume d’Espagne. Le bâtiment fut adapté à cet usage et ouvert en 1785.

Les archives accueillent alors toute la documentation sur la gestion des Indes, antérieure à 1760, en provenance des services administratifs du royaume. Pendant les siècles suivants, les archives reçurent constamment de nouvelles documentations et possèdent aujourd’hui plus de et 43.000 dossiers et 8.000 cartes et dessins qui proviennent des administrations coloniales espagnoles. Parmi les documents célèbres, elles conservent aussi le journal de Christophe Colomb. Ces archives sont parmi les plus importantes au monde sur les « Indes », passionnantes pour la documentation qu’elles contiennent mais aussi pour leur mobilier et le bâtiment Renaissance qu’elles occupent.

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