Andalousie : Al-Andalus

Intérieur de la mosquée-cathédrale

Intérieur de la mosquée-cathédrale

Cordoue - Province de Cordoue

© Consejería de Turismo, Comercio y Deporte de Andalucía

Cordoue et Al-Andalus

La ville permet d'aborder l'histoire d'une région où se mêlèrent depuis le VIIIème siècle, les cultures juive, chrétienne et maure.

D'origine phénicienne et grecque, Cordoue fut créée vers le VIIIème siècle avant J.-C. grâce à l'exploitation de minerais qui étaient ensuite transportés sur le Guadalquivir. La ville fut prise par les Romains au IIème siècle avant J.-C. et refondée sous le nom de « Corduba », devenant la capitale de la Hispania Ulterior.

« Corduba » devint une ville romaine importante et prospère bien qu'elle ait souffert de la guerre civile entre Jules César et Pompée le Grand après la bataille de Munda. La ville romaine possédait de nombreux monuments, constructions, temples et infrastructures dont les traces archéologiques sont encore visibles.

Le transfert de la capitale à Hispalis (Séville) entraîna un déclin qui allait fortement s'accentuer avec la chute de l'empire romain et l'avènement du royaume wisigoth.

Ce n'est qu'avec l'arrivée des troupes berbères au VIIIème siècle que la ville reprendra une importance dans l'histoire. Commence alors la cohabitation entre les chrétiens, qui furent toujours tolérés dans le royaume maure, et les musulmans qui prennent le pouvoir et se mêlent par mariage à la population locale dont la majorité, comme dans tout le reste de la péninsule ibérique conquise contrôlée politiquement depuis Cordoue, se converti progressivement à l'Islam.

La mosquée de Cordoue est créée à cette époque en utilisant des éléments de bâtiments romains et wisigoths. Après des luttes internes entres les différentes tribus et factions berbères et arabes, l'arrivée des Omeyas avec Abd al-Rahman I, permet d'unir les opposants et de proclamer Cordoue capitale de l'émirat indépendant de Al-Andalus en 756 après JC. Ses successeurs agrandissent la mosquée et construisent aussi les murailles et l'Alcazar. La ville est en pleine construction et son importance augmente rapidement. Avec Abd al-Rahman III, qui en 929 proclame le califat indépendant de Damas, elle devient le siège religieux, politique et économique d'un puissant royaume qui s'étend sur toute la péninsule ibérique à l'exception des Asturies, du Pays Basque et des terres aux pieds des Pyrénées. C'est sur l'ordre du premier Calife qu'est construite, aux portes de Cordoue, la ville palais de Medina Azahara, siège administratif du nouveau royaume, d'une richesse légendaire et d'une durée éphémère, dont l'on peut encore visiter les ruines. C'est avec Alhakam II, fils de Abd al-Rahman III, que la ville atteint son apogée. Il continue l'agrandissement de la grande mosquée et règne en maître absolu sur le royaume. Son faible successeur Hixam II, lui, règne mais ne gouverne pas. Il confie le destin du Califat à son Visir Almanzor, efficace commandant des troupes musulmanes, qui saccage dans des razzias les villes chrétiennes de Galice, d'Asturies ou des Pyrénées dont les petits royaumes chrétiens indépendants ont bien du mal à lui résister. C'est à l'époque du gouvernement d'Almanzor que se termine le dernier agrandissement de la grande mosquée.

Après sa mort, le Califat s'effondre en 1013, et se divise en de très nombreux petits royaumes qui se créent autour des villes d'Al-Andalus, royaumes appelés «Taïfas », souvent en guerre entre eux. La grande faiblesse qui en résulte permet aux royaumes chrétiens, parfois alliés à des royaumes musulmans(!), de commencer à conquérir des terres en descendant lentement vers le sud pendant les siècles suivants.

Après la chute du Califat, Cordoue n'a jamais retrouvé la splendeur et l'importance atteinte à cette époque mais ce moment de l'histoire de la ville et de la péninsule ibérique est fondamental pour l'occident. La civilisation musulmane du califat respectait les religions du Livre et les 3 religions, musulmane, chrétienne et juive vivaient en paix. Un grand quartier chrétien et un grand quartier juif existaient dans la ville et les non musulmans pouvaient avoir accès à des postes de responsabilités. Sauf pendant quelques périodes de tension, il n'y eu pas de pression politique ou militaire sur ces populations sauf sous forme d'impôts spéciaux. La civilisation de Califat était bien plus raffinée et ses connaissances en textes classiques, médecine, sciences, techniques agricoles etc. étaient bien supérieures à celles des royaumes chrétiens du nord de cette époque, plus rustres, qui avaient perdu la majorité des connaissances de l'antiquité. Le rayonnement culturel de la ville de Cordoue brillait sur tout le monde musulman et elle permit la traduction et la sauvegarde de nombreux livres et des sciences de l'Antiquité, alors en disparition en Occident et qui, grâce au Califat, son parvenus jusqu'à nous.

Après la prise de Cordoue en 1236, les chrétiens construisirent une cathédrale gothique au coeur de la Grande mosquée et convertirent progressivement par la force, ou exilèrent, juifs et musulmans, appauvrissant fortement la ville de ses forces économiques.

Aujourd'hui, cette ville ancienne, inscrite au patrimoine de l'humanité, est un héritage vivant des diverses cultures qui y vécurent au cours de sa longue histoire. Dans le dédale de ruelles, de places et de patios blanchis à la chaux du coeur historique, le visiteur découvre peu à peu, monuments et traditions. Sa Mosquée-Cathédrale, au centre de la ville et de toute visite, est le reflet du mélange des cultures qui contribuent au charme de la ville. Alcazar, églises, synagogue, mosquée, tours et murailles, ponts et moulin, palais et maisons-musées, restaurants traditionnels et ambiance andalouse, une découverte magique pour laquelle il faut prendre le temps de se promener, au rythme du sud.

Aujourd'hui, cette ville ancienne, inscrite au patrimoine de l'humanité, est un héritage vivant des diverses cultures qui l'ont peuplée au cours de sa longue histoire. Sa mosquée-cathédrale, au centre de la ville et de toute visite, est le reflet du mélange des cultures qui contribuent au charme de Cordoue. Dans le dédale de ruelles, de places et de patios blanchis à la chaux du coeur historique, le visiteur découvre ses monuments l'ambiance traditionnelle andalouse, une découverte magique qui invite à prendre le temps de se promener, au rythme du sud.

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