Les parcs et jardins

Le parc Maria Luisa et la Plaza de España

Il s'agit d'un grand parc, véritable poumon vert de Séville, aménagé avec la Plaza de España pour l'exposition ibéro-américaine de 1929. Le parc porte ce nom en l'honneur de l'infante María Luisa Fernanda de Borbón, duchesse de Montpensier, qui donna les terrains à la ville en 1893. Ces terrains étaient une partie du jardin du palais de San Telmo et des champs d'orangers et d'horticultures propriétés de la famille des Montpensier.

En 1911, le parc intégra le patrimoine de la ville et le comité d'organisation de l'exposition à venir chargea le célèbre jardinier et paysagiste français Jean-Claude Forestier de l'adapter pour l'exposition. Les travaux se déroulèrent de 1912 à 1922 mais le parc fut ouvert au public dès 1914. A la fin de l'exposition, en pleine crise de 1929, il fut abandonné et ses monuments et sa végétation ne furent restaurés et complétés qu'en 1956.

C'est un véritable jardin botanique avec une grande variété d'arbres et de plantes de toute la planète dont une proportion importante de plantes d'origine américaine. Il accueille aussi une grande quantité d'espèces d'oiseaux. Il compte de nombreuses fontaines, tonnelles et coins de repos intégrés dans la végétation. Autour de la place d'Amérique, se trouve le musée des arts et coutumes populaires et le musée archéologique, installés dans des bâtiments de l'Exposition.

La visite du parc Maria Luisa ne serait pas complète sans celle de la Plaza de España située aux portes du parc. Cette grande place, construite par Anibal González et Vincente Traver, était le pavillon principal de l'exposition de 1929. C’est un grand espace pavé entouré d’un bâtiment semi-circulaire fermé sur son côté en ligne droite par un petit canal qui en fait le tour. Sur ce dernier, quatre ponts permettent de rejoindre le parc. C’est sur cette place que l’exposition fut inaugurée par le Roi Alfonso XIII. Les constructions sont d’un style régionaliste qui mélange les styles présents à Séville, gothique, mudéjar, renaissance et même baroque. La forme de la construction est symbolique et représente la relation entre l’Espagne et ses colonies. Le long de ses murs, se trouve une série de bancs et de décoration en Azulejos qui montre des scènes qui présentent les 48 provinces espagnoles, chacune avec sa carte, son blason et la représentation d’évènements historiques majeurs. C’est la plus belle place de Séville.

Les jardins de Murillo

Ils se trouvent au pied des murailles de l’Alcazar et de celles du quartier de Santa Cruz, au long de l’avenue Menendez Pelayo. Ils portent le nom du peintre Bartolomé Esteban Murillo dont la maison natale est toute proche. Il s'agit d'un espace de promenade relativement petit et plein de charme divisé en deux parties, le paseo de Catalina de Ribera et les jardins de Murillo proprement dits.

Le paseo de Catalina de Ribera, installé sur les terrains du potager de l’Alcazar et utilisé comme espace public de promenade dès la fin du XIXème siècle, fut paysagé et acquit son aspect actuel pour l’exposition de 1929. Il fut conçu comme une grande allée, pensée pour la promenade, entourée de végétation et complétée par deux allées latérales secondaires et une fontaine centrale.

Le jardin de Murillo a une structure plus intimiste. Il est composé de petits chemins et de petites places octogonales, délimitées par des haies basses avec des fontaines centrales et des bancs couverts d’azulejos. La végétation plus touffue complète une ambiance plus propice à la rêverie et à une discussion tranquille entre amis qu’à la promenade sociale.

Le jardin américain

En 1992, l’Espagne, en plein développement, accueillit deux événements majeurs, les Jeux Olympiques de Barcelone et l’Expo92, exposition universelle de Séville. Ce fut un extraordinaire succès architectural, d’infrastructures et d'affluence mais l’utilisation postérieure des espaces de l’exposition, située en partie dans l’île de la Cartuja au milieu du Guadalquivir, fut compliquée.

La partie la plus intéressante reste la partie paysagée dont le jardin américain est un bon exemple. C’est un jardin unique en Espagne de par son contenu exclusif d'espèces américaines qui fut créé grâce au « programme racines » dans lequel intervinrent de nombreuses institutions et ambassades qui réussirent l'introduction d'un grand nombre d'espèces de plantes nouvelles et inconnues auparavant dans la ville.

Le jardin américain se trouve dans la zone est de l'île de la Cartuja et inclut une zone de 2 hectares entre l'auditorium et le pavillon de la navigation. Le pavillon de la nature est situé dans cet espace et était dédié à la conservation de la nature pendant l'Expo92. Parallèlement, au bord du jardin, est installée une passerelle fluviale qui permet d'avoir une autre vision intéressante de cette zone depuis le Guadalquivir.

Le jardin est divisé en différents petits jardins : l'umbraculum, le jardin aquatique, le jardin des palmiers, le jardin des cactées, les pergolas, etc. Parmi les 350 espèces existantes, 12 monuments botaniques se détachent pour leur rareté comme le palmier royal, la noix de pécan ou le cèdre royal pour n'en citer que quelques-uns. Nous vous conseillons la visite guidée à travers un itinéraire explicatif et la projection d'un audiovisuel, qui permettent d'appréhender le jardin dans sa globalité.