Séville

L'histoire de la ville explique son ensemble monumental exceptionnel. Probablement fondée par les tartesiens sous le nom "Ispal" puis habitée par les carthaginois, Séville devint romaine en 206 av. J.-C. et se développa par la suite sous le nom de "Colonia Iulia Romula Hispalis", la petite Rome. Capitale de la Bética, elle prit rapidement de l'importance et donna deux empereurs à Rome, Adrien et Trajan. A l'époque de Jules César, Hispalis possédait un forum, était entourée de murailles et, grâce à son port et à un commerce florissant, était une des villes les plus grandes de la péninsule Ibérique après Tarragone. Temples, thermes, marchés et bâtiments publics complétaient la ville dans une Andalousie fortement romanisée. Par la suite, pendant des siècles, les éléments des ruines des bâtiments d'Hispalis et d'Italica sa voisine, servirent de matériaux de construction aux civilisations postérieures.

La ville eut un rôle provincial à l'époque wisigothe et musulmane, sauf pendant la courte période almohade au XIIème siècle où elle fut capitale d'Al-Andalus. Elle ne reprit de l'importance qu'après sa prise par les chrétiens en 1248, quand elle fut intégrée au royaume de Castille.
A partir de cette époque, la ville fut repeuplée par des chrétiens de Castille, reçut souvent la visite de la cour itinérante de ses rois qui favorisèrent son développement. Son port permit le commerce avec les autres villes d'Europe malgré des moments difficiles comme  les périodes de peste noire ou les départs forcés des juifs et des morisques, qui lui firent perdre beaucoup d'habitants.

En 1492, après la découverte de l'Amérique et la chute du dernier royaume maure de la péninsule ibérique, Grenade, les rois catholiques fondèrent la « casa de la contratación » qui contrôlait tous les échanges avec le Nouveau Monde. Pendant cette période de splendeur, Séville devint alors le seul port autorisé à recevoir et envoyer des marchandises et des personnes vers les Amériques. Tous les bateaux partaient et arrivaient dans le port de la ville, y apportant les richesses des nouvelles terres espagnoles d'outre-mer. Dans cette ville en pleine expansion, se construisirent alors la majorité des bâtiments religieux, publics ou privés que le visiteur admire aujourd'hui.
Mais, à partir du XVIIIème siècle, les difficultés de navigation de plus en plus importantes sur le Guadalquivir, entraînèrent une perte de la suprématie maritime de la ville, remplacée alors par Cadix et son port. Ces difficultés, renforcées par de nouvelles épidémies catastrophiques de peste, firent perdre alors à la ville son importance politique et économique qu'elle ne put retrouver qu'au XXème siècle, le XIXe siècle ayant été un siècle tumultueux dans toute l'Espagne.

Aujourd'hui Séville est la capitale administrative et la plus grande ville d'Andalousie, avec plus de 700.000 habitants. Dynamique, c'est une ville vivante qui continue de grandir et de se développer portée par son rôle administratif et commercial.
Le charme et la richesse du coeur historique favorise un tourisme dynamique et respectueux de l'ambiance andalouse. Le quartier de Santa Cruz, sa cathédrale avec la Giralda et son Alcazar sont le centre de toute visite. Ses maisons palais comme celles de Pilatos ou de Lebrija, ses jardins comme ceux de Murillo ou du parc Maria Luisa, ses hôpitaux  et monastères comme l'Hôpital de la Charité ou le monastère de Santa Paula, sont des visites complémentaires passionnantes pour aborder la ville, sa culture et son histoire. La visite des arènes de la Maestranza et de leur musée s'impose aussi pour découvrir la tauromachie, une tradition ancienne qui ne laisse pas indifférente et qui naît dans les haciendas des campagnes andalouses. Enfin, parmi les fêtes civiles ou religieuses sévillanes, celles de la Semaine Sainte et de la Feria sont des traditions vivantes au coeur de l'imaginaire des visiteurs. Séville est un mélange impressionnant d'histoire et de traditions, une ville dynamique et joyeuse aux habitants accueillants avec, avant tout, un art de vivre à découvrir.